Un peu de ma vie dans l'autre coin du Brésil

Je suis né au Nord-Est du Brésil, à Fortaleza, et j'y vivais jusqu'à 2011. En juin de cette année-là, j'ai décidé d'habiter dans un autre État de mon pays, le plus développé et riche — São Paulo.

Au début, c'était un peu difficile de m'habituer à leur façon de parler. C'était difficile à me concentrer dans mon travail, parce que les autres parlaient beaucoup et l'accent était étrange. Ici, ils ont deux accents : le caipira (péquenaud) et le paulista (l'accent des gens de la ville de São Paulo). Là, où j'habite, l'accent c'est le caipira. Maintenaint, je suis déjà habitué, mais j'aime bien entendre l'accent de Fortaleza, les mots, les expressions de ma ville. Malgré ça, je n'ai pas l'envie d'y retourner.

Ici, c'est très différent. Les gens sont plus civilisés qu'à Fortaleza. Les rues sont plus propres et tout le monde respecte les queues. Il y a beaucoup de travail. Ce que j'aime mieux c'est quand j'achète des choses par l'internet — elles arrivent très très vite. La partie mauvaise c'est le trafic. Il y a beaucoup trop de voitures ici et l'on doit s'habituer aux embouteillages, qui sont kilométriques.

Il y a une tension entre les Nordestins (les gens qui sont nés au Nord-Est) et les Sudestins, principalement sur l'internet. Ils se haïssent l'un et l'autre. La plus grande raison, c'est que les Nordestins sont pauvres (ce n'est pas vrai, mais pas aussi un mensonge — il y a des pauvres et des riches comme partout) et viennent ici pour grandir les favelas. En revanche, les Nordestins détestent les Sudestins car à leur avis, ils ont l'air de supériorité, comme s'ils étaient plus intelligents. Je pense que c'est stupide. Tous nous sommes égaux, et nous devons nous aider mutuellement. Moi, je n'ai jamais souffert discrimination. L'internet a ce problème — il permet que les gens montrent leur pire coin et qu'ils puissent vomir sa haine par les doigts, protégés par la distance que le réseau leur offre.

Les deux régions ont ses problèmes et ses beautés. C'est à nous reconnaître et profiter de ce qu'ils ont de mieux.